D'après le représentant d'une des communautés qui s'est rendu sur place mercredi, un militaire s'était posté à un carrefour à la sortie du village pour contrôler les motos en ce jour de marché. Les deux habitants ont-ils refusé de se soumettre à ce qu’ils vivaient comme du racket ? C'est bien possible, selon lui.
En tout cas, il y a eu une altercation. Le militaire a fait usage de son arme, tuant les deux jeunes. « Ils sont morts par balle, ils n'avaient aucune arme sur eux », assure cette source qui parle d'une bavure. Le militaire se serait ensuite rendu dans le centre de santé, accompagné de gendarmes. Et en représailles, des villageois s'en sont pris à eux. Deux gendarmes auraient alors été tués, lynchés par les hommes en colère.
En mars, la localité de Bouna avait déjà connu une poussée de violences : des affrontements entre des éleveurs peuls et des agriculteurs avaient fait 19 morts. « Ce qui s'est passé hier n'a rien à voir avec ces affrontements », assure le représentant. Ces évènements rappellent plutôt ceux du mois d'octobre dernier, dans la ville de Katiola (dans le centre-nord du pays où une bavure policière avait dégénéré en émeutes.