D’ici quelques semaines, les planteurs de la région de Tuléar vont semer les graines coton pour la saison prochaine. Un coton apprécié pour sa fibre résistante et immaculée, d’après Lionel Rakotomahefa, directeur de production de la société chinoise « Madagascar Standard Group » qui collecte le coton : «Vous voyez à Tuléar, il y a le vent, le soleil. S'il y a beaucoup de pluie, cela abîme les fibres, cela donne des colleurs noires. Et les couleurs des fibres du coton de Tuléar, c'est vraiment intact, parce qu'il n'y a pas de pluie ».
Le problème, c’est que depuis deux ans, il n’y a pas eu de pluie du tout. Aussi, le coton ne pousse plus, ou presque. Bingyan Xiong est le directeur général de « Madagascar Standard Group » à Tuléar.
« En 2013, on récoltait une tonne par hectare. Cette année, on est passé à 160 kg par hectare. Ça fait 10 ans que je suis là, et cette année, c’est la pire en termes de récolte. La filière est en crise, et le gouvernement ne prend aucune mesure pour nous aider. »
Mais pour Mr Xiong, la sécheresse n’est pas le seul critère qui a plongé la filière dans la débâcle : « Les planteurs ont été malhonnêtes. Ils n’ont pas respecté leurs engagements, et ont vendu aux autres sociétés, plus offrantes. C’est clairement de la concurrence déloyale ».
Toutefois, pour 2017, Mr Xiong est confiant. Le phénomène climatique la Niña devrait enfin amener la pluie sur la région. Et la toute nouvelle plateforme interprofessionnelle du coton créée en septembre dernier devrait apaiser les tensions entre les producteurs et les collecteurs. De quoi aussi aider Madagascar à atteindre son objectif de 25 000 tonnes de coton produites en 2017, contre les 5 000 tonnes produites cette année.