Devant les banques, des dizaines de personnes attendent pour retirer de l’argent. Le Zimbabwe – qui utilise le dollar américain depuis l'effondrement de sa propre devise il y a 7 ans – est à court de liquidité. Et les banques ont restreint les retraits à 50 dollars par personne par jour.
L’annonce de l’introduction de billets d’obligation d’ici la fin du mois n’a fait qu’accentuer la crise. Les Zimbabwéens se souviennent du crash de leur devise nationale, explique l’analyste Vince Musewe : « Les gens veulent retirer un maximum d’argent maintenant avant que les billets d’obligation ne soient mis en circulation, car ils craignent de ne pas pouvoir récupérer leur argent après. Ils ont peur que le gouvernement fasse tourner la planche à billets comme en 2008. S’ils impriment trop de billets d’obligation, la valeur du dollar augmentera, et pour avoir un dollar il faudra payer 10 billets d’obligation, au lieu d’avoir une parité 11. »
Pour Musewe, l’introduction de note d’obligations n’est qu’une solution temporaire au manque de liquidité. Le fond du problème est que le pays qui ne produit quasiment plus rien est obligé de tout importer, et de payer en dollars.