« Le problème de la transhumance, c’est, au-delà des violences qu’on voit, c’est vraiment économique parce que le bétail représente de l’argent. Et les groupes armés, aujourd’hui, vivent de taxes illégales prises sur les éleveurs. » Le docteur Bakary Cissé est coordonnateur Transhumance à la FAO. Il fait partie de l’équipe qui, pendant plus d’un an, a identifié les points chauds et localisé les groupes armés qui s’attaquent aux éleveurs.
Résultat : un plan pour sécuriser les corridors de transhumance devrait être mis en place très prochainement par la Minusca : « Sur les axes qui sont problématiques, il y aura des patrouilles fréquentes. Il y aura des contingents qui seront positionnés aux alentours des bases de groupes armés pour les empêcher de mouvoir et de suivre un peu les mouvements. »
Des dizaines de morts et des milliers de déplacés chaque année
Lamido Issa Bi Amadou, le porte-parole des chefs traditionnels peuls de Centrafrique, doute de l’efficacité de ce plan. Il propose une autre stratégie : « Moi, je pense qu’il faudrait, au niveau du pays, créer des brigades nomades, des brigades mobiles chargées uniquement de protéger les éleveurs pendant la période de transhumance. »
Protéger les éleveurs et les populations civiles car chaque année, les incidents liés à la transhumance font des dizaines de morts et des milliers de déplacés.