Dans ce cimetière, les tombes sont anonymes, recouvertes de simples coques de coquillages. Le 1er décembre 1944, des tirailleurs, libérés des camps allemands et rapatriés au Sénégal un mois plus tôt manifestent pour toucher leurs pensions, 35 sont abattus par l’armée française.
Jean-Marc Ayrault a pris la parole devant d’anciens combattants : « Une répression sanglante a été menée par les forces françaises. Nous avons failli à nos devoirs, tout simplement. Le devoir d’égalité, le devoir de reconnaissance. »
En 2014, François Hollande a engagé ce travail de mémoire, un travail, une prise de risque, salué par le professeur Iba Dia Thiam, responsable des archives de Thiaroye : « Le président Hollande, en venant ici, remettre officiellement les archives de Thiaroye 1944 alors que dans l’Hexagone de nombreux milieux s’élevaient contre cette démarche, a pris un grand risque politique. »
Pour Jean-Marc Ayrault, il est essentiel que la France reconnaisse ses erreurs, car l’histoire permet de faire avancer les jeunes générations. « Ceux qui parlent de repentance se trompent de chemin, a-t-il affirmé. Ce que nous disons ce soir, c’est la justice, tout simplement. »
Sur les murs du mémorial des tirailleurs de Thiaroye, 35 morts sont indiqués. Certaines archives militaires de l’époque évoquent 70 morts. Le travail des historiens est donc loin d’être terminé.