Depuis une semaine, le stationnement est devenu payant dans les rues de Bujumbura, au grand dam des transporteurs et des particuliers. C’est la dernière mesure d’une série de programmes visant à rendre la ville « plus propre et plus sécurisée », selon la mairie, mais qui consiste surtout à taxer les petits commerçants et à chasser les vendeurs ambulants du centre-ville.
Il en va de même pour les taxis vélo, qui doivent désormais tous posséder un gilet pour s’identifier. Pour eux, la situation est intenable, selon Gabriel Rufyiri de l’Olucome : « On leur demande 13 000 francs burundais (environ 7 euros) pour un gilet. On leur demande, via la décision de maire, de payer 2 000 francs et la taxe de sécurité par mois autour de 1 500 comme frais de cotisations par jour pour adhérer à l’association. Mais actuellement, ils gagnent entre 1 500 et 2 000 francs ».
A cela s’ajoutent les taxes illégales et le racket pratiqué par la police et parfois même par les jeunes du parti au pouvoir, selon l’Olucome. Pour son président, les autorités cherchent à « remplir les caisses », vides depuis le tarissement de l’aide extérieure occidentale. La principale venait de l’Union européenne, qui va dorénavant payer directement les primes des soldats de la Mission de maintien de la paix en Somalie (Amisom) sans passer par les comptes gouvernement. Bujumbura s'y oppose, mais si aucune solution n’est trouvée d'ici au 31 mars prochain, les fonds seront coupés.