Après le Burundi, l'Afrique du Sud et la Gambie, le Congo va-t-il lui aussi annoncer son retrait de la CPI ? La question peut être posée, car les deux mouvements politiques à l'initiative de la démarche, le Front patriotique et le mouvement Réveil, appartiennent à la majorité. Qui plus est, la ministre de la Jeunesse, Destinée Hermellia Doukaga, qui dirige le Front patriotique, était dans le cortège de manifestants.
C'est aux cris de « Cour pénale internationale : une justice à géométrie variable » ou encore « Nous demandons le retrait immédiat du Congo de la CPI » que les jeunes ont remis au ministre de la Justice Pierre Mabiala un document intitulé : « Plaidoyer pour le retrait du Congo de la CPI ».
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Le ministre Mabiala a fait comprendre qu'il transmettrait aux plus hautes instances du pays ledit document.
Contacté, le ministre a refusé d'en dire plus, affirmant simplement « Le Congo c'est le Congo, attendez un peu pour voir, vous serez informés. »
Pour les manifestants, il y a incompatibilité entre la ratification du traité de Rome et la Constitution congolaise en son article 10 qui stipule : « Sauf en cas de perte ou de déchéance de la nationalité, aucun citoyen congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou organisation étrangère, pour quelque motif que ce soit. »
De son côté, l'opposant Charles Zacharie Bowao, président de la coordination IDC-FROCAD, affirme que l'opération a été pilotée et que le pouvoir souhaiterait retirer le Congo de la CPI pour ne pas avoir à répondre de crimes passés. Le ministre de la Justice, Pierre Mabiala, dément en bloc.