« La réponse a été courtoise, mais ferme, vous n'êtes pas autorisé à rencontrer Raïssa Oyasseko. » Ce vendredi matin, maître Charles Henry Gey a essayé de voir sa cliente au service de la documentation, mais les portes, donc, sont restées closes.
L'avocat tempête : « Raïssa Oyasseko est à la documentation pour interrogatoire, en garde à vue. Or, quand il y a garde à vue, un avocat est autorisé à visiter son client pendant une heure, c'est la loi. » Charles Henry Gey, après cette fin de non-recevoir à la direction de la documentation, devait tenter en fin de matinée d'être reçu par le procureur.
Contacté par RFI, le porte-parole du gouvernement Alain Claude Bilie By Nze affirme que neuf personnes ont été interpellées, des journalistes et des administratifs, parce que le journal d'opposition a écrit un article sur l'arrestation et l'audition au B2, les fameux services de renseignement, du patron de la direction générale de la documentation et de l'immigration.
Le général Célestin Embinga aurait, selon les Echos du Nord, détourné des fonds et préparait un coup d'Etat. Alain Claude Bilie By Nze est catégorique : « Cela n'a aucun fondement, ne repose sur rien », dit-il.
« Il n'empêche, note un confrère gabonais, que ces infos soient justes ou erronées, il est inadmissible que des forces de sécurité fassent une telle descente dans une rédaction, une descente très musclée et interpellent tout le monde. » L'affaire fait grand bruit au Gabon. On s'interroge notamment sur la méthode utilisée. Des agents en civils, armés, débarquant dans une rédaction en plein bouclage, cassant les téléphones des gens et embarquant tout le monde vers une destination inconnue.
Lors d'une conférence de presse ce vendredi après-midi, Alain Claude Bilie By Nze a estimé qu'aucun droit n'avait été violé. Il a démenti des arrestations manu militari, comme on dit. Selon le ministre, ces gens ont été interpellés pour être écoutés. Selon lui, les policiers ne sont d'ailleurs pas obligés d'opérer en uniforme.