Assis face à ses interlocuteurs dans la cour de la mosquée centrale, Jan Eliasson les écoute plaider pour une intégration des musulmans dans la construction du pays. Les vieux, les femmes, les jeunes également, comme Moussa Ibrahim Mamadou. « Nous vivons dans une prison à ciel ouvert. Il y a des efforts qui ont été faits de part et d’autre. Nous avons voté, mais le problème reste intact, M. le [vice]-secrétaire général des Nations unies. Le Kilomètre 5, le PK5, représente la République centrafricaine. On veut que vous demandiez à nos dirigeants d’être à côté de nous pour nous écouter. »
Jan Eliasson répond en martelant un plaidoyer pour le dialogue et la réconciliation. « Vous n’êtes pas seul », ajoute le vice-secrétaire général des Nations unies. « Je vous promets que je vais donner le message [...] Je vais le passer aussi au Conseil de sécurité et à la réunion internationale à Bruxelles, assure-t-il. J’ai aussi parlé pendant des heures hier avec le président Touadéra, j’ai parlé avec le président de l’Assemblée nationale et je peux vous dire que j’ai apporté le message qu’à vous : il faut avoir la réconciliation, il faut avoir le dialogue, il faut avoir la libre-circulation. Ce n’est pas normal de vivre comme ça. »
Et de conclure : « Votre pays doit être riche, votre pays doit être heureux. C’est aller contre l’histoire que d’aller contre cette direction. »
En finir avec la guerre des chefs
Et vendredi matin, dans la mosquée Atik du Kilomètre 5, une réunion a rassemblé tous les notables du quartier, chefs d’autodéfense y compris, pour tenter de régler la guerre des chefs d'autodéfense qui se poursuit depuis plusieurs semaines. Mercredi, trois hommes ont été blessés dans un règlement de comptes. Dimanche dernier, les affrontements entre groupes d'autodéfense ont fait au moins neuf morts, dont Issa Kapi et Abdoul Danda, deux chefs de groupes d'autodéfense, et une dizaine de blessés.