Le 23 novembre 2015, écrit le magazine Marianne, la justice française constate officiellement que Pierre Oba se trouve à Paris. Peu après, en décembre, les Belges qui enquêtent également sur le ministre congolais adressent « tout spécialement » aux autorités françaises un mandat d'arrêt international contre lui.
Selon l'hebdomadaire, les justices des deux pays travaillent alors main dans la main, suivent la trace du ministre en vue de l'interpeller. La juge française Emmanuelle Ducos aurait même obtenu une sorte de « feu vert » du Quai d'Orsay lui confirmant que Pierre Oba, en France pour des soins, n'était pas en mission officielle. Il ne bénéficiait donc a priori d'aucune immunité diplomatique, selon le magazine.
Le 5 janvier, poursuit Marianne, Pierre Oba, en France depuis un mois et demi déjà, est finalement repéré à Roissy, enregistré sur un vol Air France en direction de Brazzaville le lendemain. Mais selon plusieurs sources, il ne prend pas ce vol. Et on ne retrouve sa trace que le 12 janvier, à Brazzaville. Le ministre a filé.
Que s'est-il passé entre temps ? C'est toute la question posée par les informations révélées par Marianne. Le ministre a-t-il été interpellé puis relâché ? A-t-il été prévenu d'une possible arrestation ? Par qui ? A-t-il enfin été exfiltré avec l'aide de Paris comme l'assurent des sources congolaises. Des questions auxquelles les parties civiles assurent qu'elles vont exiger des réponses.
Le porte-parole du gouvernement congolais assure à RFI qu'il n'a pas connaissance d'un mandat d'arrêt émis par la Belgique à l'encontre de Pierre Oba et s'étonne du fait que la justice congolaise n'a jamais selon lui été saisie d'une demande d'entraide dans ce dossier. Il dénonce un « nouveau déni de souveraineté ».