Plus de vingt personnes ont été auditionnées au total et, au final, onze d'entre elles sont déférées devant un juge d'instruction pour « faux en écriture publique et homicide involontaire » suite au décès de Mouhcine Fikri. Il s’agit notamment de deux agents d'autorité, du délégué de la pêche maritime, du chef de service de la délégation de la pêche maritime et du médecin-chef du service de la médecine vétérinaire.
Il aura fallu à peine 72 heures pour que la justice soit à pied d'œuvre. L'enquête de la police judiciaire a établi que le conducteur du camion avait « reçu un signal d'un ouvrier de la société de ramassage d'ordure d'alimenter la benne-tasseuse en électricité » alors que Mouhcine Fikri venait juste de monter avec plusieurs personnes à l'arrière de la benne « pour empêcher que les poissons n'y soient chargés ». La suite du scénario tragique est connue : la benne-tasseuse s'est mise en marche et a broyé le pêcheur.
« Aucun ordre d'agression de la victime n'a été donné par une partie quelconque », a conclu l'enquête. On s'oriente donc vers un homicide involontaire. Lundi encore, les Marocains sont descendus la rue à Al-Hoceima, dans le Rif, là où s'est déroulé le drame, mais aussi à Rabat, Oujda. A l'indignation se mêlent des slogans politiques : « Il faut chasser les corrompus de l'administration publique ».