Depuis 2008, le nom de cet ancien rebelle apparaît dans la plupart des rapports qui font état de violations des droits de l’homme au Burundi. En 2012, il est condamné à 5 ans de prison pour tortures sur une vingtaine de civils. Une peine qu’il n’a jamais purgée. A la place il est promu au poste de commandant d’une unité d’élite, puis de la brigade anti-émeute. Ses hommes sont des fidèles triés sur le volet qui font régner la terreur dans les quartiers contestataires de Bujumbura. La presse parle alors d’« escadrons de la mort », un terme contesté par les autorités.
Son nom est cité dans les affaires de disparition ou d’agressions de journalistes et dans l’attaque d’un convoi funéraire qui aurait fait 16 morts, il y a un an. De bonne source, il se trouve sur la liste des personnes suspectées par l’ONU de crimes contre l’humanité.
Selon des sources sécuritaires, il est depuis samedi entre les mains du SNR, mais pas pour ces raisons. Il s’agirait plutôt d’un trafic de minerais. Cet amateur de sports et de voitures est également connu pour pratiquer le racket, dit un ancien responsable de la police. Fin 2012, le colonel avait été arrêté dans le cadre d’une affaire de vol : 330 000 dollars dérobés à des chercheurs d’or. Il aurait alors accepté de rendre une partie du magot pour être libéré. Un scénario qui pourrait se répéter.
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