Le 20 octobre dernier, les magistrats ont adressé une fiche aux autorités pour leur demander de retirer le décret portant réduction des indemnités d’une partie des fonctionnaires de l’Etat. Ils estiment qu’au vu du droit, celui-ci est illégal. Un délai a été accordé au gouvernement pour se faire.
Vendredi 28 octobre, à l’expiration de l’ultimatum, tous les magistrats du Tchad ont décidé de se mettre en grève. « Nous avons déclenché ce mouvement pour lancer un avertissement : la grève est déclenchée à partir de ce jour. Elle durera deux semaines, explique Djonga Arrafi, Secrétaire général du syndicat des magistrats. Ce mouvement sera suivi dans l’ensemble du territoire national. Toutes les juridictions sans exception seront formellement fermées. Les magistrats dans leur ensemble vont s’abstenir, même de donner des conseils juridiques à quiconque. Comme il s’agit d’une question purement juridique : un texte est illégal, il faut le retirer. »
Les magistrats se disent toutefois ouverts au dialogue, mais promettent qu’aucune juridiction ne travaillera sur l’ensemble du territoire tant qu’une solution n’est pas trouvée. Ils ajoutent que la justice est « le régulateur de la société. Ne pas écouter les juges, c’est ignorer le pouls de sa société ».