Selon les associations de droits de l'homme, les Kadhafistes détenus en Libye étaient en 2011 entre 4 500 et 6 500 : des Libyens partisans de l'ancien régime ou des étrangers accusés d'être mercenaires au service du Guide. A l'époque, les trois quarts étaient détenus par les milices de Misrata. Ils ont tous subi des tortures et de la maltraitance.
Cinq ans après, les conditions de prisonniers politiques appartenant à l'ancien régime n’ont pas beaucoup changé. Mais leur nombre a baissé. On estime qu’ils sont un millier. Selon Sahar Bannoun, responsable au ministère de la Justice pour les droits de l'homme à l'est du pays, dans les prisons de Misrata, « il ne reste plus que 700 personnes », mais « les conditions de détention demeurent inhumaines et la situation sanitaire s'avère catastrophique ».
Les hauts dignitaires du régime Kadhafi sont quant à eux détenus à Tripoli. Il y aurait, selon Khaled Saleh de l'organisation de défense de droits de l'homme Tadamon, près de 600 personnes.
Les spécialistes de droits de l'homme que RFI a pu joindre dénoncent tous la torture systématique des prisonniers de tous bords en Libye. Les tortionnaires sont des miliciens hors la loi qui sont pourtant payés par le ministère de l'Intérieur.