L’audition de ce témoin capital a commencé dès samedi lendemain de l'accident. Il a déposé des heures et des heures devant les enquêteurs. Selon les sources de RFI, ils refont le parcours avec lui au détail près de la centaine de kilomètres de rails parcourus jusqu’à l’instant fatidique du déraillement à Eseka.
Le conducteur détiendrait l’une des clés de compréhension du drame. Il bénéficierait néanmoins de conditions de garde à vue assouplies, le procureur de la République lui ayant concédé, a-t-on appris, qu’il est au même titre que les autres accidentés dans un état psychologique fragile. Il devrait cependant être poursuivi pour homicide involontaire.
Mais les enquêtes ouvertes ne s’arrêtent pas à ce seul conducteur. Tous les aspects techniques et administratifs ayant concouru à la validation de ce voyage doivent être revisités.
Le décret du président de la République qui crée la commission d’enquête précise aussi que ses membres, dans le cadre de leurs investigations, peuvent recueillir toute expertise nationale ou internationale nécessaire à la manifestation de la vérité. La commission devrait rendre son rapport dans les trente jours.
Vitesse excessive
Le train qui a déraillé vendredi, faisant 79 morts, roulait à une vitesse excessive. C'est qu'a déclaré à la presse Eric Melet, président de Bolloré Africa Railways, l’exploitant de la ligne de chemin de fer. Selon lui, l’Intercité qui reliait Yaoundé à Douala roulait à environ 80 km/h à l’approche de la gare d’Eseka, soit le double de la vitesse normale.
Eric Melet a précisé par ailleurs que le train n'était pas en surcapacité, même si le nombre de wagons du convoi avait été augmenté pour faire face à la forte demande.
Le président de Bolloré Africa Railways ajoute que deux enquêtes, interne et judiciaire, sont en cours.
Selon lui, la vitesse a dû avoir un lien avec le déraillement. Mais d'autres paramètres peuvent jouer, dit-il.