RDC: le gouvernement a présenté un livre blanc sur les violences de septembre

Le gouvernement de la RDC a présenté le livre blanc réalisé sur les événements des 19 et 20 septembre derniers, au cours desquels plusieurs personnes avaient trouvé la mort. Les bilans sont divers : le pouvoir parle de 32 morts, dont trois policiers et une fillette de 9 ans. Des ONG indépendantes évoquent un bilan plus lourd. Dans ses conclusions, Evariste Boshab a expliqué que la police n'avait que des armes non létales, que des manifestants étaient armés et le ministre estime que la responsabilité des dérapages incombe à l'opposition.

Pour le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur, ce sont les organisateurs de la manifestation qui en portent la responsabilité étant donné que la police n'était munie que d'armes non létales. 

« Ces actes d’une extrême violence ont démontré à la face du monde que les organisateurs voulaient détourner l’attention des autorités congolaises afin d’accomplir sans entrave l’acte criminel prémédité, programmé d’avance et minutieusement exécuté, a déclaré Evariste Boshab. Grâce à la vigilance de la population de la ville de Kinshasa et à son rejet de la violence comme d’accès au pouvoir, ce mouvement insurrectionnel a échoué. Le livre blanc que nous mettons à votre disposition donne le détail sur le bilan de ces actes d’une extrême sauvagerie. Les enquêtes se poursuivent au niveau de la police car de tels actes ne peuvent rester impunis. »

Pendant deux jours, les 19 et 20 septembre derniers, la capitale avait été le théâtre de pillages et d’affrontements meurtriers entre forces de l’ordre et jeunes réclamant le départ du président Joseph Kabila.

Des propos qui révoltent Jean-Marc Kabund, le secrétaire général du parti d'opposition UDPS. « Dire aujourd’hui que ceux qui sont morts ont été tués par des manifestants c’est un peu bizarre, ça n’a aucun sens parce que la marche a été pacifique, l’itinéraire bien tracé. Tôt le matin, des manifestants qui voulaient rejoindre le lieu de ralliement ont été empêchés. Est-ce que c’est à ce moment-là que les manifestants ont commencé à tuer ? Les images sont là, a-t-il réagi. Le rapport des Nations unies établit noir sur blanc que ce sont des policiers et des militaires qui ont tiré, ces gens ont tué à bout portant. »

Et d'insister : « Dire aujourd’hui que ce sont les manifestants qui avaient des armes, c’est très irresponsable. C’est révoltant. C’est déshonorant pour l’Etat congolais. Qu’ils cessent aujourd’hui de distraire l’opinion, ils doivent assumer les responsabilités des actes qu’ils ont causés. En faisant un tel rapport, ils cherchent à se dédouaner du crime. Ils utilisent le mensonge, la diabolisation comme mode de gestion. »

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