L'opposition ivoirienne dit ne vouloir ni sur le fond ni sur la forme de la Constitution actuellement en discussion mais sa marge de manoeuvre, ou plutôt de résistance, n'est pas phénoménale.
Lorsque Pascal Affi N'Guessan du FPI envisage un sit-in devant l'Assemblée nationale mercredi il se ravise au dernier moment pour finalement organiser une marche ce samedi dans Abidjan. Et lorsque Mamadou Koulibaly du parti Lider annonce vouloir assister au discours solennel du président Ouattara devant les députés il est, selon les termes mêmes du ministre de l'Intérieur, « raccompagné chez lui ». Une escorte sans trop de ménagement compte tenu de ses qualités d'ex-président de l'Assemblée nationale.
« Lorsqu'on élabore une nouvelle Constitution, on convoque une assemblée constituante ou on met en place une commission constitutionnelle. Or nous constatons que le président de la République s'est assis tout seul ! Nous ferons tout pour empêcher Ouattara d'arriver à ses fins en appelant la population à voter massivement pour le 'non'», assure Bamba Moriféré, président du RPCI et porte-parole de CODE, le Collectif démocratique de Côte d'Ivoire, opposé à la nouvelle Constitution.
Le meilleur moyen de faire entendre son rejet du projet de nouvelle constitution eut été de faire de la résistance parlementaire en tant que groupe d'opposition. Mais cette opposition ayant boycotté les législatives de 2011, il n'est -hormis quelques élus indépendant et des frondeurs du RHDP- quasiment pas d'opposition à l'Assemblée nationale. Ce qui fait dire à un observateur de la vie politique ivoirienne que la stratégie de la chaise vide a parfois ses limites.