La contestation étudiante prend de l’ampleur en Afrique du Sud

En Afrique du Sud, la contestation étudiante s'intensifie. Plusieurs grandes facultés du pays sont toujours fermées : Johannesburg, Pretoria, Le Cap. Les manifestations ont commencé il y a près de 3 semaines, après l'annonce par le gouvernement d'une augmentation des frais universitaires pour la rentrée 2017. Dans certaines facs, les étudiants ont bloqué les cours, ils demandent une éducation gratuite pour tous et rappellent qu'il s'agit d'une promesse de l'ANC, quand le parti est arrivé au pouvoir. Vendredi 7 octobre sur le campus de Wits, la prestigieuse université de Johannesburg, les enseignants se sont joints à la contestation.

Le mouvement prend de l'ampleur. Vendredi à Wits, enseignants, militants des droits de l'homme et responsables religieux se sont joints aux étudiants qui manifestent. Ces derniers demandent une éducation gratuite pour tous.

Pour Kezia Lewins, professeur en sociologie, c'est le tout le système universitaire qui est en crise. « On voit des étudiants qui ont du mal à venir régulièrement en cours parce qu'ils n'ont pas d'argent, témoigne-t-il. La majorité de nos étudiants ont une bourse et dépendent de colis alimentaires pour vivre au jour le jour. Comment pouvez-vous étudier quand vous avez faim ? »

Selon les enseignants, aujourd'hui plus de 50% des étudiants de Wits sont des étudiants noirs venant de milieux modestes. Mais les aides de l'Etat pour aider les plus pauvres n'ont pas suivi, selon Angy qui travaille dans l'administration : « Les étudiants souffrent. Certains viennent de familles très pauvres et ont à peine de quoi s'acheter à manger ou des produits d'hygiène de base. C'est un vrai problème. On le voit, certains étudiants dorment dans la bibliothèque, ou dans les salles d'ordinateur. »

Les étudiants qui ont déjà manifesté l'année dernière contre une hausse des frais universitaires ne veulent plus faire de concession. « On nous dit que l'éducation gratuite n'est pas possible. Nous disons que si, il faut juste que le gouvernement en face une priorité, explique Mcebo Dlamini, l'un des leaders étudiants. Comment peut-on avoir dans notre pays un gouvernement avec 72 postes ministériels... Pour quoi faire ? »

Les étudiants ont promis de bloquer à nouveau les cours lundi 10 octobre jusqu'à ce qu’ils obtiennent gain de cause.

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