Le gouvernement congolais multiplie les déclarations publiques depuis quelques jours pour dénoncer la gravité de la situation dans le Pool. Pas moins de trois ministres se sont succédés au micro, mercredi 5 octobre, devant l'ensemble du corps diplomatique convoqué la veille au soir à la dernière minute.
Parmi les déclarations qui ont marqué les esprits, il y a celle de Pierre Mabiala, le ministre de la Justice. « Aucune ONG et autre organisation des droits de l’homme ne dénoncent ou ne condamnent ces graves violations des droits de l’homme, ce qui est curieux. C’est plutôt le calme plat, comme si les hommes, les femmes et les enfants victimes de ces violences n’ont pas de droits humanitaires à faire valoir », a-t-il déclaré.
« Le black-out »
« Le changement d'approche des autorités est remarquable », s'étonne un diplomate. Comme beaucoup, il a l'esprit « le black-out » imposé par les autorités sur le département du Pool au plus fort de la crise en avril, lorsque le gouvernement était accusé de bombarder des villages entiers.
A ce moment, presque aucun journaliste n’avait accès à la zone. L'organisation congolaise des droits de l'homme avait dénoncé un « huis clos » et les Nations unies avaient dû patienter de longues semaines avant qu'un accès limité ne soit accordé aux humanitaires. « Ces derniers ne peuvent intervenir sans garantie de sécurité », note par ailleurs un observateur. Garanties qui, selon lui, n'existent pas aujourd'hui.