Les travailleurs des médias haussent le ton face à ce qu'ils considèrent comme le silence du gouvernement sur leurs préoccupations. Ils dénoncent leurs conditions de travail.
Aboubakar Sanfo est le responsable du Synatic (Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la culture), section de la télévision nationale. « Les travailleurs en ont marre de ces conditions-là, il faut que ça change. Quand vous prenez les organes de presse à la radio, le matériel est non seulement vétuste, mais il n’y en a pas suffisamment. Donc les travailleurs disent : il faut que ces conditions changent, en plus des conditions salariales », insiste-t-il.
Pressions et intimidations
Les travailleurs des médias publics exigent par ailleurs « l'arrêt des intimidations et des pressions en tout genre sur les journalistes dans le traitement de l'information ».
Ruffin Paré travaille aux éditions Sidwaya. « Il faut que les autorités arrêtent de s’immiscer dans le traitement de l’information. Le ministre en charge de la Communication dit qu’il ne se reconnaît pas dans ces déclarations, mais nous lui avons dit et il a suffisamment appelé le rédacteur en chef de la télévision nationale pour lui demander de retirer un élément qui parlait de la gratuité. Et aussi, il a rappelé les responsables des médias publics pour leur dire la nouvelle vision que compte donner le gouvernement par rapport au traitement de l’information. Si ce n’est pas de l’immixtion, alors c’est de l’intimidation », estime-t-il.
A l'heure du journal télévisé, c'est un écran noir qui a été présenté aux téléspectateurs et le quotidien d'Etat Sidwaya est absent des kiosques depuis mardi.
« Nous sommes toujours dans la réflexion, nous sommes toujours dans la recherche de solutions pour voir comment nous allons pouvoir faire pour tenir face à la situation qui prévaut », explique Rabanki Abou Bakr Zida, directeur général des éditions Sidwaya. .
Toutes les rédactions des médias publics sont restées fermées mardi, seuls les directeurs étaient présents dans leur bureau.