Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient pour dénoncer les injustices. Board Madagascar veut aller plus loin. Le site permet en effet de poster des messages de manière anonyme et visibles par tous, et plus seulement par son cercle d’amis. « C’est basé sur un principe de "crowdsourcing", c’est-à-dire que ce sont les citoyens eux-mêmes qui vont alimenter le site. Ensuite après, nous allons sortir des statistiques pour indiquer par exemple qu’il y a une tendance de cambriolage dans un quartier donné. Et comme ça, les autorités, les responsables peuvent prendre des décisions et les citoyens eux-mêmes peuvent anticiper ou s’organiser entre eux pour ne pas être des victimes tout le temps », explique Solofo Tinah, photographe et porteur du projet.
Cinq grands thèmes qui préoccupent la population quotidiennement sont ouverts à témoignage. « D’abord l’insécurité ; ensuite les ressources énergétiques, les problèmes de délestage ou de l’alimentation en eau. On va parler aussi de la corruption, de la circulation, les abus, les anarchies. On va parler surtout de la violence basée sur le genre, surtout sur les femmes battues ; et aussi de la qualité des services et de la consommation », ajoute-t-il.
En plus de modérateurs, l’équipe se base sur des milliers de message pour éditer les statistiques et ainsi noyer dans la masse, les éventuels faux témoignages.