C’est sur les bords du Lac Victoria que la communauté LGBT a trouvé refuge pour célébrer sa Gay Pride. Mais très vite la police est arrivée. « Allez-vous-en ! » ont-lancé les forces de l’ordre.
Alors qu’ils traînent des pieds, la police met la pression. « On avance, on avance ! »
La petite centaine de personnes réunies est sommée de monter dans les bus et de partir. Sans explication.
Kasha Nabagesera est un des leaders du mouvement. Elle refuse de s’en aller. « Je suis un peu sidérée parce que notre célébration a été interrompue par la police. On ne sait pas pourquoi. C’est une plage publique où les gens viennent tous les week-ends. Donc je voudrais avoir des éclaircissements. Sur quelle base devrions-nous partir ? S’indigne-t-elle. Nous sommes Ougandais et nous sommes ici pour célébrer la Pride. Nous sommes venus ici comme une famille, un clan. On est en Ouganda, je n’ai pas besoin de permission pour aller à plage. Pourquoi en aurais-je besoin aujourd’hui ? Et c’est la réponse que je veux obtenir de ces officiers : pourquoi ai-je besoin d’une permission pour venir nager, boire une bière, danser, faire la fête et mettre les vêtements que je veux ? Nous ne violons aucune loi. »
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Les autres membres effrayés partent sans discuter. Ici, les homosexuels risquent la prison. Mais en chemin, les bus s’arrêtent. C’est alors un cri de colère qui s’exprime. Notamment de la part de certains réfugiés de la région. « Je suis un réfugié congolais LGBT, je suis un activiste, je suis fier d’être comme je suis, lance un homme. J’ai quitté mon pays à cause de la discrimination, de la stigmatisation. Aujourd’hui, j’aimerais vivre comme je suis. »
Une Gay Pride qui aura été malgré les efforts des organisateurs bien éphémère.