La dernière commune en date est celle de Bonou. Avant elle, Parakou, troisième ville du pays, mais aussi Djidjia, Djougou, Allada, entre autres, ont subi le même sort. Le maire, placé en mbinorité par son conseil municipal, a été remercié. A chaque fois, le motif invoqué est le même : une « gestion opaque et solitaire ».
« On en est à une vingtaine de communes concernées. On n'a jamais vu ça en si peu de temps, se lamente un maire toujours en poste et qui souhaite garder l'anonymat. La plupart de ces communes n'ont pas soutenu les autorités actuelles. Y a-t-il instruction du gouvernement ? On se pose la question », ajoute-t-il.
Le lien entre ces destitutions et le changement de pouvoir il y a quelques mois à la tête du pays peut être fait, estime Gilles Yabi, spécialistes des affaires politiques en Afrique de l'Ouest. Mais il n'y a pas forcément de consignes venues d'en haut. « La vraie question c’est celle de l’hyperpolitisation des affaires publiques au Bénin, que ce soit au niveau national ou au niveau local. On a une politique qui se fait au niveau national de la même manière qu’au niveau local et qui repose essentiellement sur des personnalités, et donc avec des changements d’alliances quasiment continus. Lorsqu’on a un changement au niveau national, on a également des réajustements quasiment individuels qui se font au niveau des localités », analyse-t-il.
Au début du mois, l'association des communes du Bénin s'était émue de ce phénomène et craignait que ces destitutions sapent le processus de décentralisation et handicapent les politiques publiques.