Le centre-ville de Kidal est désert. Quelques hommes servent du thé devant une boulangerie. A l'intérieur, Haroun Goïta, un des employés prend son mal en patience. Il n'y a pas de clients. « Franchement, y’a pas assez de gens en ville, nous confie Haroun Goïta. On ne fait que trois sacs de pains par jour… il y a une crise de l’argent, les gens n’ont pas d’argent et tout le monde souffre », et la vente de pains s’en ressent. Le commerce va mal se désole Haroun Goïta.
Dans cette boulangerie très bien équipée, le gérant affirme pouvoir produire 18 sacs de pain par jour. En attendant, les machines tournent au ralenti. Les employés eux, pensent à des jours meilleurs. « Franchement, s’il y avait la paix on pourrait travailler, tranquilles. Les travailleurs qui sont ici sont toujours paniqués et moi, quand je viens travailler, quand je quitte la maison, je me demande si quelqu’un ne va me tuer en cours de route. Tout le monde a peur, il y a des armes partout ».
Quand on évoque avec eux les autorités intérimaires, le gouvernement, les sourires se crispent. « On ne veut pas parler de politique, on va avoir des problèmes ».