Moussa Ag Acharatoumane, cofondateur du MSA, explique avoir voulu contrer deux déséquilibres. Le premier : celui qui place la ville de Kidal au centre des préoccupations des ex-rebelles. Originaire de Ménaka, région de Gao, il entend représenter « l’ensemble des communautés ». Une manière, pour ce Touareg Daoussak, de critiquer l’omnipotence de la fraction des Ifoghas, dont il évite soigneusement de prononcer le nom.
Second déséquilibre à contrer selon lui : la montée en puissance d’un autre groupe, le HCUA, au détriment du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), au sein de la coalition qui rassemble les ex-groupes rebelles, la CMA (Coordination des mouvements de l'Azawad).
Pour autant, le chef du tout nouveau MSA dément vouloir se rapprocher de la Plateforme des groupes pro-Bamako et souhaite rester au sein de la coalition. « Impossible », répond un porte-parole de la CMA, pour qui créer ce nouveau mouvement revient à « quitter la CMA de fait ».
Les fondateurs du MSA cherchent-ils à se positionner pour obtenir des postes dans les futures autorités intérimaires prévues par l’accord de paix ? C’est ce qu'estiment beaucoup d’acteurs, et que Mossa Ag Acharatoumane dément.
La Mission des Nations unies au Mali déplore cette initiative, qui va « compliquer la mise en œuvre d'un accord de paix qui ne reconnaît que la Plateforme et la CMA ». Les fondateurs du MSA, anciens cadres parmi les ex-rebelles, prennent donc le risque de se retrouver hors-jeu.