Devant le QG de Jean Ping encore criblé de balles en certains endroits, l’hymne national est entonné par des dizaines de personnes. Elles se recueillent devant un autel baptisé « La Chapelle des combattants de la liberté morts pour la patrie ».
« Il est trop tôt pour parler de deuil et de catharsis », explique Anaclet Bissielo, sociologue. Et d'ajouter : « Il s’agit simplement de réaffirmer la détermination de dire aux familles endeuillées que les personnes qui sont mortes, que les corps qui ont été emportés, ne sont pas tombés en vain et que nous avons payé un prix élevé à travers leurs pertes et qu’il s’agit d’aller au bout. Le deuil viendra après. »
Une gerbe de fleurs est déposée. Les personnes présentes marchent en silence autour de la place, puis viennent une à une s’incliner, se signer ou allumer une bougie sous le drapeau gabonais.
« Le faire pour la mémoire »
« Je pense que les organisateurs ont pensé qu’il fallait bien le faire pour la mémoire de ceux qui sont partis parce que ceux qui sont morts, ils ne sont pas réellement morts, ils nous voient. C’est quand même nécessaire pour apaiser ceux qui sont partis et même les familles », explique Jean-Albert.
Enfin un homme s’avance et se déshabille entièrement pour réaliser un rite, il se met à courir en lançant des incantations et en frappant par terre des troncs d’arbre afin de conjurer le mauvais sort.
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