L’enchaînement des défaites militaires du groupe EI en Syrie, en Irak et à Syrte, en Libye, pousse plus que jamais les jihadistes à rentrer dans leurs pays d’origine. L’organisation Etat islamique encourage ce retour, confirme un rapport de Jean-Paul Laborde, le directeur général du comité de l’ONU contre le terrorisme.
La Tunisie, pays qui compte le plus grand nombre de jihadistes dans les rangs du groupe EI, n'arrive pas à faire face à ce danger. Les institutions sécuritaires à Tunis manquent de renseignements et nombreux sont les volontaires qui rentrent dans le pays sans que les autorités s'en aperçoivent. La majorité de ces jihadistes ne sont pas interrogés, ils sont bien entraînés et cherchent à se fondre dans la masse en attendant l'occasion d'imposer leur loi.
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Quelque 600 Tunisiens parmi ceux qui sont rentrés sont aujourd'hui emprisonnés, mais cela pose aussi un problème, celui de l'endoctrinement carcéral. Dans les prisons encombrées, les membres du groupe EI sont mélangés avec les prisonniers de droit commun.
A la frontière de la Libye, jihadistes, contrebande et corruption font bon ménage. Les échanges de feu entre eux et les forces de l'ordre sont de plus en plus fréquents.
Dernièrement, la Tunisie a annoncé qu'elle avait empêché 18 000 jeunes de quitter le pays dans le cadre de ses mesures de lutte contre le terrorisme. Elle collabore avec des agents américains à Tunis en matière de renseignement.