Bien brossés pour l'occasion, les moutons qui ont fait le déplacement à Abidjan pour le Salon international de bétail et de l'élevage d'Afrique de l'Ouest ont fière allure. Mais ces bêtes en pleine forme ne font pas oublier les difficultés des éleveurs dans la sous-région. Tous racontent le chronique manque de pluie - qui cette année touche le sud de la Côte d'Ivoire -, au Sahel, la sécheresse toujours plus importante.
« Chaque année, on voit des carcasses d’animaux qui meurent. Les éleveurs ils ne peuvent pas rester là sans bouger à les voir mourir. Il faut donc qu’ils se déplacent pour aller quelque part où ils peuvent leur trouver quelque chose à manger. Cela crée beaucoup de conflits dans les Etats entre agriculteurs et éleveurs », explique Timbila Sawadogo, l’un des responsables de la confédération de la filière bétail viande d'Afrique de l'Ouest.
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Chacun ici se souvient notamment des affrontements qui en mars à Bouna, dans le nord-est de la Côte d'Ivoire ont fait plus de vingt morts. Alors certains prônent une révolution : un abandon de l'élevage traditionnel pour une sédentarisation. « Si on ne change pas de méthode, on va avoir de sérieux problèmes avec le changement climatique, prévient Selif Coulibaly, le président de la filière en Côte d'Ivoire. Il faut savoir faire de l’élevage intensif, moderniser l’élevage pour qu’on ait des retenues d’eau, pour qu’on ait des forages… »
Eleveurs comme consommateurs, tous paient déjà le prix de la sécheresse. Lors des mois les plus durs, le kilo de viande peut augmenter de 25%.