C'est en chanson que les manifestants ont exprimé leur opposition à la réélection d'Ali Bongo. La majorité sont des jeunes, mais parmi eux, il ya cette Gabonaise d'un certain âge qui tient à manifester. « Je suis obligée de sortir avec la canne à la main, c'est pour l'avenir de mes petits-enfants. Il y a trop d'injustice, trop de dictature. Nous ne voulons plus de ça. Il faut qu'il libère la place. »
Même son de cloche de cette trentenaire, en colère, qui ne veut même pas entendre parler de recomptage des votes : « Nous voulons purement et simplement le départ d'Ali Bongo. Nous n'en sommes plus au comptage des voix. Nous disons : "Ali Bongo, dégage !" Nous avons été clairs dans les urnes, il a triché, il nous a volés. Nous ne voulons plus de Bongo ! »
Juste à côté, des étudiantes portent des pancartes sur lesquelles on lire : #Liberté, #FreeGabon. « On veut se faire entendre, on veut faire savoir que les Gabonais sont fatigués, et on ne veut pas que ça reprenne pour ces sept prochaines années », dit l'une, quand sa copine renchérit : « On ne voit pas notre avenir avec Ali. Nous ne serions pas aussi nombreux ici. On est fatigué de voir le même nom : Bongo, Bongo, Bongo. On en a marre. »
Alors qu'aucune sortie de crise ne semble poindre pour le moment, la France continue de réclamer l'apaisement. La communauté internationale presse toujours pour un recomptage des voix. Pour Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, « ceux qui contestent l'élection doivent déposer un recours devant la Cour constitutionnelle ».