Tout commence il y a une quinzaine de jours. Des militaires passent dans le quartier Simisimi. A en croire ses habitants, ils sont priés de vider leur maison. Leurs domiciles seraient en effet trop près de l'aéroport et donc sur le point d'être détruits.
« J’ai les contrats d’occupation, j’ai tous les documents possibles qui m’autorisent à habiter dans ma maison. Je n’ai commis aucune infraction, je n’ai pas de problèmes avec l’Etat et voilà ce qui m’arrive, et moi-même je ne sais même pas comment je peux l’expliquer », assure Roger Ekongo, professeur de l'université de Kisangani qui n'en revient pas.
Les constructions anarchiques sont un problème récurrent en République démocratique du Congo où les bâtiments quelquefois poussent sans aucune autorisation ou avec des titres fonciers abusifs.
Mais Mattieu Kirongozi, un autre professeur à l'université de Kisangani, rappelle que la parcelle menacée appartient à l'Eglise catholique. « On serait tout près de l’aéroport, mais l’aéroport est arrivé après, l’église existait avant. C’est un domaine de l’église. L’Eglise l’avait en fait, et c’est une partie qu’elle a donnée à l’Etat pour faire construire l’aéroport. Il est question de faire des travaux de l’Etat et je suis un citoyen congolais, il y a la procédure d’expropriation pour le compte de l’Etat public, mais ce n’est pas avec la brutalité, ce n’est pas avec la menace des militaires qui démolissent que l’on doit y parvenir. Dans un Etat de droit, ça ne se passe pas comme ça. »
Les habitants joints par téléphone dénoncent tous la brutalité de l'opération, sans réel préavis et solution de relogement. Résultat : vendredi, des barrages de fortune bloquait l'accès au quartier Simisimi obligeant les militaires à momentanément suspendre les démolitions.
Les autorités provinciales n'ont pas pu être jointes par RFI pour commenter cette décision de destruction.