Youssef Chahed a dû jongler entre les ambitions des différents partis politiques et sa volonté d'ouvrir son gouvernement à des compétences nationales et indépendantes.
Depuis sa nomination, il avait promis un cabinet resserré. Mais à vouloir contenter tout le monde, ce nouveau gouvernement est bien plus conséquent que prévu avec une dizaine de portefeuilles supplémentaires. Ils sont au total 40 : 26 ministres et 14 secrétaires d'Etat.
Ce nouveau cabinet élargi voit l'entrée de nouvelles formations politiques, notamment à gauche. Au moins sept partis sont ainsi représentés dans ce « gouvernement d'union nationale », contre quatre dans le précédent. Comme prévu, le parti à référentiel islamiste Ennahda prend plus de poids dans ce gouvernement en récupérant notamment plusieurs portefeuilles économiques, l'Industrie, le Commerce, et l'Emploi.
Il n'y a pas eu en revanche de changements important à la tête des ministères régaliens. L'Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères sont maintenus. Les ministres de l'Education et du Tourisme sont également reconduits.
Ghazi Jribi, un indépendant à la Justice, et Lamia Zribi, une indépendante issue du secteur bancaire propulsée à la tête du stratégique ministère des Finances, font par ailleurs des entrées remarquées.
Lamia Zribi fait partie, comme Samira Merai à la Santé, des 8 femmes de ce nouveau gouvernement. Youssef Chahed avait promis une équipe rajeunie et féminisée. D'ailleurs, 14 des 40 membres sont des jeunes.
Pour l'instant, il ne s'agit que de propositions : Youssef Chahed et ses 40 ministres et secrétaires d'Etat doivent désormais obtenir un vote de confiance à l'Assemblée.