La Minurso se concerte avec les deux parties en vue d’établir les faits et déployer, si nécessaire, ses compétences conformément à son mandat. C’est en ces termes qu’a réagi la mission de l’ONU pour le Sahara occidental aux accusations de violation de cessez-le-feu et d’incursion des forces de sécurité marocaines.
Selon Rabat, l’opération avait pour but de mettre fin à l’activité de contrebande dans la région. Des ratissages d’assainissement, affirme-t-ton de source officielle, qui ont permis d’évacuer des carcasses de voitures et de saisir des centaines de véhicules. La zone de Garagate, petit territoire d’un peu plus de 7 km², est un no man’s land qui sépare la Mauritanie du Sahara occidental, administré par le Maroc. Sous contrôle international depuis le cessez-le-feu de 1991, cette zone tampon est ainsi le théâtre de tous les trafics, en particulier celui des véhicules volés.
Toutefois, la présence de l’armée marocaine lors de ces opérations, confirmée à RFI par une source associative locale, revêt également une dimension bien sécuritaire et stratégique pour le Maroc. Le royaume considère la ville voisine de Lagouira, proche du port de pêche mauritanien de Nouhadibou, au-delà du mur de sécurité, comme partie intégrante de son territoire. De quoi alimenter le refroidissement diplomatique en cours entre le Maroc et son voisin mauritanien, qui récemment s'est publiquement rapproché des indépendantistes sahraouis du Polisario.