Tollé en Algérie après l'instauration d'une taxe frontalière par la Tunisie

Une affaire qui frôle la crise diplomatique entre Alger et Tunis. La décision tunisienne d'imposer la somme de 30 dinars tunisiens (12,50 euros) à chaque véhicule souhaitant se rendre en Tunisie continue de faire des vagues chez ses voisins algériens.

Cela fait plusieurs jours que les protestations du côté algérien de la frontière avec la Tunisie se poursuivent. Des manifestations ont eu lieu sur plusieurs postes frontaliers entre les deux pays. Au poste frontalier Saquiet Sidi Youssef, les manifestants ont même bloqué la route venant de la Tunisie en signe de protestation. Les autorités ont ensuite annoncé la fermeture de ce poste pour les voitures.

Un responsable à la douane algérienne explique à RFI que la fermeture de ce passage situé à l'est de l'Algérie ne résulte pas d'une décision officielle algérienne : « C'est à cause des manifestants et pour des raisons de sécurité », explique-t-il.

La Tunisie avait estimé en imposant récemment cette taxe aux véhicules étrangers accédant en Tunisie que cette mesure servait à couvrir les subventions de l'Etat sur certains produits achetés par les Algériens en Tunisie. La Tunisie étant la destination préférée des Algériens durant les vacances d'été, la majorité des véhicules qui entrent dans le pays viennent d'Algérie. Au total, 1,2 million de touristes algériens visitent la Tunisie chaque année.

Réciprocité

L'Algérie n'applique pas une telle mesure aux Tunisiens se rendant dans ce pays voisin et l'ambassadeur algérien à Tunis a déclaré vouloir tout faire pour annuler cette taxe. Les protestataires, eux, demandent à ce que leur pays applique la même mesure aux Tunisiens.

Paradoxalement, cet incident intervient quelques jours après la reprise du transport en bus entre Tunis et Annaba dans l'Est algérien. Ce moyen de transport était suspendu depuis 1993.

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