Tchad: l'économie en berne

Au Tchad, Idriss Déby a été investi président ce lundi 8 août à Ndjamena. En signe de protestation, l'opposition a, quant à elle, mené une opération ville morte dans la cité. La veille, plusieurs manifestations avaient été violemment réprimées. Une personne est morte. L'ambiance sociale est électrique depuis des mois au Tchad. Il faut dire que la situation économique du pays est très mauvaise.

Une hausse des dépenses et une baisse des revenus... C'est, en gros, la situation financière dans laquelle se trouve le Tchad. Il y a baisse des revenus parce que le pays est très fortement dépendant du pétrole dont il est producteur ; l'or noir représente un cinquième du produit intérieur brut tchadien. Or, depuis 2014, les cours dégringolent et le Tchad perd d'importantes rentrées d'argent. L'ensemble de ses recettes a baissé de 37%.

Autre problème majeur : l'insécurité aux frontières avec notamment la présence de Boko Haram qui court-circuite les routes de commerce. Avec 93 millions de têtes de bétail, le Tchad est un grand pourvoyeur d'animaux dans la région. Son principal marché d'exportations est le Nigeria, mais les routes de transhumance et de commerce sont encore lieux d'attaques du groupe islamiste.

Hausse des dépenses maintenant, car le pays s'est engagé militairement dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, tout comme en Afrique centrale. Très endetté, le Tchad a dû prendre cette année des mesures d'ajustement pour limiter ses dépenses, ce qui a des conséquences sociales désastreuses. Les étudiants tchadiens notamment ont vu leurs bourses suspendues. Aujourd'hui, près de la moitié des Tchadiens vivent sous le seuil de pauvreté.

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