Le texte de sa plainte, publié par Jeune Afrique, est détaillé. Dès son arrestation, le 24 avril, Darryl Lewis dit que les agents de l'ANR lui ont infligé « une douleur psychique et physique extrême » : des coups, des positions très douloureuses, des menaces, la privation de sommeil, pas d'hygiène de base, peu d'alimentation, des interrogatoires quotidiens brutaux. Tout ça pour lui faire avouer qu'il était prétendument « un mercenaire » à la solde de Moïse Katumbi.
La plainte de Darryl Lewis vise nommément deux officiels : l'administrateur général de l'ANR, Kalev Mutond, et le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, responsables hiérarchiquement du calvaire vécu par le plaignant. Le cabinet d'avocats de Darryl Lewis fait savoir que d'autres personnes pourraient être visées, si de nouvelles responsabilités étaient établies. Son client demande 4,5 millions de dollars de dédommagement.
Interrogé par Jeune Afrique, le ministre de la Justice congolais fait savoir que des avocats américains vont être engagés pour défendre la RDC face à cette plainte. « Un Congolais qui aurait agi aux Etats-Unis comme Lewis en RD Congo, a ajouté le ministre, aurait certainement eu à s'expliquer devant le FBI et d'autres services ».