« Le dossier est vide. Le ministère public viole la loi et la Constitution », estiment les avocats des trois leaders syndicaux arrêtés le 9 juillet lors dudépôt de candidature du président Bongo.Plus d'une vingtaine de personnes avaient été interpellées ce jour-là. Quelques autres ont été arrêtées les jours suivants.
Depuis, l'affaire a pris une tournure internationale. L'organisation américaine Human rights foundation dénonce une « répression » et accuse le président Bongo « d'empêcher la société civile de se réunir pacifiquement ». Survie demande à la France de cesser sa coopération policière avec Libreville.
Le Parti socialiste français parle de pouvoir autoritaire, tout comme Europe Ecologie Les Verts, qui dénonce de multiples exactions, des arrestations arbitraires et des chasses à l'homme.
La réaction du gouvernement gabonais est cinglante. Son porte-parole estime que la plupart de ceux qui critiquent ne connaissent pas le Gabon. Quant aux partis politiques français, Alain-Claude Bilie Bi Nzé dénonce leur « réflexe colonialiste totalement déplacé ».
Il rappelle que la France « ne décore pas ceux qui cassent », en prenant l'exemple de Notre-Dame-des-Landes et de la loi Travail. Alain-Claude Bilie Bi Nzé rappelle enfin avec ironie les récentes défaites électorales des socialistes et des écologistes.
Quant au fond de l'affaire, le porte-parole l'assure, il existe des preuves, vidéos, photos, qui montrent les prisonniers en train de participer aux violences.