Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Sur le papier, c’est une petite victoire diplomatique pour la France qui obtient 11 votes favorables au déploiement de cette force de police pour un an et sur l’ensemble du territoire burundais.
Car ce n’était pas gagné. Il aura fallu des semaines de négociations pour obtenir l’aval des Russes et l’assurance que les Chinois ne mettraient pas leur veto. Deux pays très sensibles à la souveraineté nationale du Burundi.
Et ce ne sont pas les seuls. L’Egypte, l’Angola et le Venezuela se sont abstenus invoquant la nécessité d’obtenir l’accord des autorités de Bujumbura qui se sont toujours prononcées pour l’envoi au maximum de 50 policiers.
On se dirige donc vers un déploiement au forceps de ces 228 policiers sur un territoire de 27 000 km2. Ils doivent être « les yeux et les oreilles de la communauté internationale », pour mettre fin à plus d’un an de violence dans le pays et créer un climat de confiance permettant la reprise d’un dialogue politique avec tous les groupes d’opposition.
L’ambassadeur français a salué un « acte fort de diplomatie préventive ». En se référant au génocide rwandais, François Delattre a estimé qu’avec cette résolution, le conseil avait « tiré les leçons du passé ».