Ils sont une trentaine réunis devant les grilles du HCR à Pretoria, bien encadrés par la police. La plupart sont originaires de République démocratique du Congo, réfugiés ou demandeurs d’asile. Edouard Watezwa est arrivé en Afrique du Sud en 2002. Dans sa famille, personne n'a le même statut. « Moi, je suis résident permanent, mon fils a la résidence permanente, mes deux enfants qui sont encore mineurs ont le statut de réfugiés, comme ma femme, explique-t-il. Et on a eu une fille ici, qui a la nationalité sud-africaine. Trois statuts dans une même maison ! »
La loi n’est pas appliquée de la même manière pour tous, selon l’association Congo for peace without borders. Didier est bloqué en Afrique du Sud depuis 18 ans. Il attend toujours un statut de réfugié. « J'ai toujours un permis de six mois, dit-il au micro de RFI. J'ai eu treize extensions pour le moment. Il y a des possibilités qu'on puisse me déporter, comme c'est le cas normalement au-delà de douze extensions. »
L’association Congo for peace without borders demande la fin de ces abus. « La majorité des applications venant des Congolais, au lieu de prendre selon la loi huit mois maximum, ça prend quatre à cinq ans, déplore Serge Tshibangu, porte-parole de l'ONG. Nous ne parlons même pas de ce nouveau projet d'immigration que nous considérons comme xénophobe, parce que le gouvernement propose que les immigrés n'aient plus le droit de travailler, n'y d'étudier, ni de faire des affaires en Afrique du Sud. [...] Si l’Afrique du Sud ne veut pas de nous, il faut qu’elle le dise clairement », conclut-il. L'association accuse le HCR de fermer les yeux sur cette situation.
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