D'après des témoins, la ville de Kisangani était bloquée dès le matin : aucun taxi-moto dans les rues, des barricades et des pneus brûlés dans plusieurs quartiers. Très vite, la police s'est interposée, pour empêcher les manifestants d'accéder au centre-ville.
Les forces de l'ordre ont d'abord répondu aux jets de pierres par des gaz lacrymogènes, avant de tirer, au moins en l'air, à balles réelles. Fabrice Kamala, avocat et membre de la société civile, se trouvait à proximité : « J’ai vu un jeune de neuf ans atteint au pied par une balle perdue et un autre qui a été touché au niveau du bas ventre. Le policier qui a tiré lui a dit que c’était une erreur et cela s’est envenimé. Les jeunes ont alors riposté avec véhémence s’attaquant à tout ce qui portait des uniformes de la police ».
La tension était vive également dans les communes de Kabondo, et Mangobo, où plusieurs bâtiments ont été incendiés. Plusieurs personnes ont été emmenées à l'hôpital de la ville, d'autres ont été arrêtées, selon les habitants.
Jean Tokole, gouverneur de la province de la Tshopo, ne confirme pas ces interpellations et nie tout débordement : « Il n’y a pas eu de débordement, la police a fait son travail et nous avons maîrisé tout le monde. L’ordre public a été rétabli ».
De son côté, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme a indiqué que l'encadrement des manifestations était au centre des discussions lors de la visite du Haut-commissaire aux Droits de l'homme, rappelant aux autorités congolaises leur engagement à conduire des enquêtes transparentes après ce type d'incident.