Chemise blanche, jean, casquette bleue, Ali Bongo est arrivé décontracté à Bollossoville. Sous la musique et les hourras de ses partisans, il a salué la foule, serré des mains avant de s'installer en tribune.
Mais l'ambiance bon enfant n'a pas duré. Le député Bertrand Zibi Abéghé a rejoint le micro et aussitôt rappelé que le district était le plus pauvre du pays, que les poteaux électriques plantés en 2005 attendaient toujours le courant, et que les conditions de vie avaient empiré depuis l'indépendance.
Le député a expliqué que le Gabon était en paix mais qu'il avait plusieurs fois frôlé le chaos durant le septennat. Parlant d'Ali Bongo comme un grand frère envers qui il avait toujours été loyal, Bertrand Zibi Abéghé a conclu que compte tenu du climat délétère et morose, où on ne parle plus que de mort d'homme, il démissionnait du parti et quittait son poste de député.
Une annonce fracassante devant des organisateurs médusés et une foule partagée entre acclamations et huées. Ali Bongo lui a répondu du tac au tac, rappelant que le député avait voté tous les budgets à l'Assemblée et qu'il était facile de dénoncer les autres quand on n’avait rien fait. Le président a finalement accusé l'élu de faire un coup de pub pour obtenir un instant de gloire, estimant qu'il s'agissait d'une action commanditée qui ne le surprenait pas.