Cette fois encore, il y avait du monde dans la salle d'audience pour soutenir l'opposant Paulin Makaya. Les militants ou sympathisants sont sortis dans le calme à l'énoncé du verdict. Vingt-quatre mois de prison ferme, c’est moins que les cinq années requises par le procureur en juin dernier, à savoir la peine maximale encourue.
Mais pour le principal avocat de l'opposant, 24 mois, c'est déjà beaucoup trop. Me Ibouanga avait plaidé la relaxe, car selon lui l'accusation n'a fourni aucune preuve d'une quelconque incitation aux troubles à l'ordre public, ni au cours de l'instruction, ni durant les plaidoiries. Il dénonce une condamnation illégale : « Cette décision est injuste et illégale parce qu'elle ne correspond pas à la réalité de l'espèce ».
Recours en appel
L'avocat annonce déjà son intention de faire appel sous dix jours, comme le prévoit la loi, et promet également d'introduire une nouvelle demande de libération provisoire dès que possible. Jusqu'à présent, toutes les demandes en ce sens ont été rejetées. « Nous demanderons à ce que le dossier du jugement soit rapidement transmis à la juridiction d'appel où il sera à nouveau jugé. Nous allons discuter de cette infraction qui ne tient pas. Parce que, l'Etat congolais qui aurait subi un préjudice ne peut pas demander un franc symbolique », a fait savoir Me Ibouanga.
Eloi Destaing Sikoula, l'un des compagnons de route de Paulin Makaya au sein de l'UPC, dénonce carrément « une mascarade ». Il accuse la justice d'être aux ordres du pouvoir: « Ce qui s'est passé est très regrettable pour la démocratie au Congo. C'est une décision politique que nous condamnons avec la dernière énergie ».
Plusieurs fois ces derniers mois, l'organisation Amnesty International était également montée au créneau pour demander la libération immédiate de Paulin Makaya, qu'elle considère comme un détenu politique. Paulin Makaya qui a quitté la salle d'audience sourire aux lèvres malgré la condamnation.