Ces condamnations interviennent à moins de cinq mois de l'élection présidentielle gambienne prévue le 1er décembre. Un scrutin à tour unique auquel est candidat le chef de l'Etat Yahya Jammeh. Son régime est accusé par des ONG et le département d'Etat américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains.
Amnesty International demande la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous ces prisonniers. « Les personnes qui ont été condamnées n’auraient jamais dû être arrêtées ni être jugées parce qu’elles participaient à une manifestation pacifique, elles protestaient contre l’arrestation de leurs soutiens et la mort en détention d’un de leurs cadres, rappelle Stephen Cockburn, directeur adjoint d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Pour nous, ce sont des prisonniers de conscience. Tout ce qu’ils ont fait, c’est de s’exprimer pacifiquement. Normalement, c’est garanti par la Constitution de la Gambie. »
« Il faut que les choses changent, insiste Stephen Cockburn. C’est d’abord la responsabilité des autorités gambiennes, mais sinon il y a une responsabilité pour la communauté internationale et surtout les pays de la sous-région, les pays de la Cédéao de faire pression sur la Gambie pour qu’elle respecte les traités qu’elle a signés. Amnesty international a demandé que la Cédéao considère la possibilité de suspendre la Gambie de la Cédéao en guise de sanction s’il n’y a pas d’avancées réelles avant les élections. »