« C’est à cause de la guerre, nous n’allons plus au champ, nous errons. » Masika est forcée de rester au centre de santé même si les soins de son fils, anémié, sont terminés. Elle est abattue : « Nous ne sommes pas en mesure de trouver l’argent pour honorer ma facture. La facture est là, mais je n’ai pas les moyens. C’est pour ça que je ne peux pas rentrer à la maison. »
Malgré des aides ponctuelles, le centre de santé continue de manquer de certains médicaments, mais le problème le plus important reste de faire fonctionner l’hôpital, sans les ONG, l’Etat ni même l’argent des patients, au quotient. Un casse-tête pour Paluku Shangilia, le gestionnaire du centre de santé : « Les recouvrements sont tout juste à 10 % des recouvrements normaux, donc il n'y a rien. C'est difficile de payer le personnel, on peut juste trouver quelque chose en guise d'encouragement. »
Le gestionnaire, comme les autres membres du personnel, ne comprend pas pourquoi il leur est si difficile de trouver un partenaire comme c’était le cas avant le massacre. Il n’y a plus d’attaque sur la route depuis près de six mois, dit-il, et la population, meurtrie par les massacres, en a tellement besoin.