Batore Sakho, doyenne hyperactive de ce jardin partagé, encerclé par les immeubles gris béton, ne s’arrête jamais. Elle refuse de donner son âge : « Je suis fière d’être une micro-jardinière. Ça m’a apporté la santé parce que je ne faisais rien. Lorsque j’ai travaillé au jardin, j’ai commencé à rajeunir. »
Pape Samba Diop coordonne ce jardin né en 1999. A l’époque, à la place, il y a avait une décharge : « Mais on a pu débarrasser tous les déchets. On en a fait un très beau et grand jardin. »
La culture sur table permet d’excellents rendements, et surtout de produire sans produits, du bio donc : « On n’utilise pas les pesticides. Il y a moins d’attaques, il y a moins de bactéries », peut-on entendre. « C’est interdit par la loi du jardin ! Parce que quand tu manges des pesticides, tu as le cancer ».
Radhis Ndiaye ramasse la menthe. Ce jardin a tout simplement changé sa vie : « Ça a beaucoup changé ma vie parce que, premièrement je mange, deuxièmement je vends, troisièmement je satisfais mes besoins. »
Dans un pays où le chômage des jeunes reste important, l’appel de Batore Sakho est donc très simple : tous au jardin ! « Si on veut envoyer bouler cette crise-là, il faut faire le micro jardin. »