Si vous tendez l’oreille, vous entendrez la sérénade d'un mâle chanteur. A Sainte-Marie, les baleines sont arrivées depuis le début du mois. L’occasion pour les chercheurs français d’étudier la communication chimique chez ces géants des mers pendant un mois.
« On s’intéresse à savoir si les baleines sont capables de percevoir les goûts et les odeurs. On diffuse des stimuli chimiques. On déverse du krill qui est leur alimentation favorite constituée de crevettes microscopiques avec une odeur particulière. L’idée c’est que peut-être qu’en présence de stimuli chimiques, elles vont avoir une activité acoustique différente », explique Aurélie Célérier, enseignante-chercheuse à l’Université de Montpellier au centre d’écologie fonctionnelle et évolutive.
Capter les éventuelles modifications de comportements des baleines
A l’aide d’un drone, de caméras sous-marines et d’hydrophones, les scientifiques scrutent et captent les éventuelles modifications de comportements des baleines.
« On est venu à Madagascar car ce n’est pas une zone où elle s’alimente. Elles s’alimentent dans les eaux froides. Il nous fallait être dans une zone où il n’y a pas de bruits de fond pour avoir un stimulus suffisamment important pour être perceptible par les baleines », détaille la scientifique.
A court terme, il s’agit pour cette équipe du CNRS de déterminer quelles sont les capacités sensorielles de ces animaux. Mais à long terme, les chercheurs souhaitent découvrir des molécules chimiques qui pourraient servir de répulsifs pour faire fuir les baleines des zones où elles sont en danger.