Hasard du calendrier, la juge d'instruction vient d'être nommée, à moins de deux mois de la présidentielle gabonaise. Le dépôt des candidatures s'achèvera d'ailleurs le 12 juillet. Autant dire que l'affaire est sensible.
Pendant ce temps, la juge Marie-Thérèse Monchy-Dubuis va se pencher sur le document de la discorde, à savoir la copie d'acte de naissance d'Ali Bongo qui fait naître le président gabonais, à Brazzaville, le 9 février 1959. Après plusieurs péripéties judiciaires, sa demi-sœur, Onaïda Maisha, a pu examiner cet acte qui, selon son avocat, pourrait s'agir d'un faux.
Maître Eric Moutet espère que l'instruction pourra notamment expliquer comment et quand cet acte est arrivé à Nantes. D'après lui, il n'y a pas de raison que « l'instruction traîne », rappelant avec humour que le tribunal de Nantes « n'est qu'à quelques centaines de mètres du service central d'état civil du ministère des Affaires étrangères », là où est conservé le fameux document.
Maître Eric Moutet dit espérer une enquête rapide et indépendante, même s'il n'exclut pas des pressions sur le magistrat instructeur, vu que la date de la présidentielle se trouve si proche.
De son côté, Maître Claude Dumont-Beghi parle de « chimères » et se dit sereine. L'avocate d'Ali Bongo considère cette affaire comme « une fiction développée à l'infini afin de nuire politiquement » au chef de l'Etat. « On utilise tous les arguments, toutes les arguties présupposées de droit pour essayer de nuire au président de la République, donc ça n'a aucun effet », estime-t-elle.
Selon elle, il est bien le fils biologique d'Omar Bongo. Son acte d'état civil a été transféré en France, en 1960, puis à Nantes, cinq ans plus tard, et il n'a jamais été contesté dans le passé.