Attentat à Madagascar: l'opposition réagit aux propos d'Hery Rajaonarimampianina

L'opposition malgache a réagi aux propos du président concernant l'attentat du 26 juin dernier. L'explosion avait fait trois morts dans le stade où se déroulaient les célébrations de la fête de l'indépendance. Dimanche 3 juillet, sur l'antenne de RFI, le chef de l'Etat Hery Rajaonarimampianina affirmait qu'il s'agissait d'un acte « politique ».

L’explosion dans un stade d’Antananarivo a fait trois morts le 26 juin dernier pendant les célébrations de la fête de l’indépendance. Depuis, pouvoir et opposition se renvoient la responsabilité de cet attentat, intervenu dans un climat politique tendu. Dimanche, sur l'antenne de RFI, le président Hery Rajaonarimampianina a de nouveau dénoncé un acte « politique » mené par « les politiciens ».

Le porte-parole du Mapar, le parti de l’ex-président malgache Andry Rajoelina, pense lui que le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut. Selon Pierre Holder, les autorités ne devraient pas pointer du doigt l'opposition, mais se concentrer sur la sécurité de tous. « Ça fait déjà quelques mois que le régime se trouve dans cette peur des coups d’Etat. Le gouvernement, au lieu de désigner gratuitement les responsables, devrait utiliser tous les moyens pour faire éclater la vérité sur ces attentats, estime-t-il. Le problème à Madagascar maintenant c’est que les forces armées sont dans la ville non pas pour défendre et protéger la population, mais pour protéger le pouvoir. Et partout ailleurs, la population est dans l’insécurité totale. Lors de la fête nationale, il y avait des déploiements incroyables de forces de l’ordre, des fouilles à trois niveaux dans le stade. Et malgré tous ces déploiements et toutes ces fouilles, ils n’ont pas pu assurer la sécurité de la population. »

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Dans le camp de Marc Ravalomanana, il n’y a pas de doute : cet attentat est « politique », estime le député Guy Rivo Randranarivelo, porte-parole de l'ancien président. Mais il ne l’entend pas dans le même sens que le président Hery Rajaonarimampianina. « Si ça s’est produit un 26 juin, c’est qu’automatiquement c’est politique. Sinon, ça aurait été fait lors d’un concert privé ou lors des fêtes qui se produisent dans divers emplacements de la capitale, assure-t-il. Il faut dialoguer, il faut qu’il y ait un consensus, il faut qu’il y ait de l’écoute parce que ces attentats, notre avis c’est que c’est téléguidé tout ça. Nous, on ne croit pas du tout que ce soit des politiciens qui fassent tout ça. Je ne dis pas que c’est ceux du pouvoir, mais on ne sait pas… Ce n’est pas possible que ça arrive comme ça alors qu’il y a des fouilles. Il a fallu passer trois sécurités avant d’arriver sur le stade, alors on se pose la question : qui sont les gens qui fouillent ? L’enquête ne donnera rien, je vous le dis, il n’y aura rien parce qu’eux-mêmes, ils savent déjà qui fait ça. »

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