Les autorités italiennes l'avaient présenté comme l'un des plus redoutables gangsters d'Afrique. Menottes aux poignets, encadré par deux policiers, ce jeune Erythréen avait même fait la une de plusieurs journaux début juin, après son arrestation au Soudan, puis son extradition en Italie.
Mais le doute s'était imposé rapidement, après que ses sœurs et plusieurs amis avaient révélé que le jeune homme arrêté n'était pas Medhanie Merid, le trafiquant notoire, mais Medhanie Tesfamariam, un réfugié érythréen ordinaire.
Pourtant, la justice italienne avait décidé de le maintenir en détention à Palerme.
Aujourd'hui, son avocat va présenter au juge plusieurs témoignages le disculpant : des membres de sa famille, des documents prouvant sa vraie identité, et plusieurs témoignages de victimes du vrai trafiquant, qui disent n'avoir jamais vu le jeune homme en détention.
Le juge doit donc se prononcer sur sa remise en liberté provisoire. Mais l'affaire ne devrait pas être close pour autant. Si les autorités judiciaires italiennes disent attendre des expertises pour clore le dossier, il s'agit également pour elles de sortir la tête haute de ce qui pourrait bien être une erreur judiciaire.