Lorsque le Focodé a commencé à parler de cette affaire, les autorités ne faisaient état que d'une dizaine de cas. Quelques jours plus tard, le nombre de victimes a été revu à la hausse : la police assurait alors avoir eu connaissance de 267 cas de jeunes filles ou femmes, sur le point de partir travailler en Arabie saoudite ou à Oman.
Une fois sur place, beaucoup d'entre elles sont en fait exploitées, parfois même sexuellement. Et selon le rapport de l'organisation burundaise Focodé, ce nouveau chiffre est encore sous-estimé. Cette ONG affirme que certains membres du parti au pouvoir, des services de renseignements ou de la police aux frontières ont participé à ce trafic. Elle assure également avoir identifié plusieurs entreprises chargées du recrutement de ces filles.
Après avoir balayé les soupçons concernant ces sociétés et assuré qu'il n'y avait pas de problème d'ampleur, les autorités ont fait volte-face. La semaine dernière, le procureur de la République a demandé à quatre de ces entreprises de cesser leurs activités. Mais demander, c'est encore trop peu pour la société civile qui réclame des mesures de soutien aux victimes et une enquête internationale sur la question.