Les attaques visant les établissements de santé continuent en Libye. La fréquence et l’ampleur de ces attaques ne cesse d’augmenter. Dans un pays livré au chaos, les milices dictent leur loi et ne veulent pas reconnaître la neutralité d’équipes médicales. Dans le sud du pays, à 60 km de la ville de Sebha, un hôpital offre des services médicaux à 85 000 personnes aux alentours. Cet hôpital avait fermé pour quelques jours. Il était une fois de plus attaqué, mais cette fois-ci ce n'était pas les milices.
« La situation sécuritaire s'est aggravée ces derniers temps, témoigne Makhzoum Daou, le vice-directeur de l'hôpital « Barak el-Chati ». Des milices qui s'estiment au-dessus des lois viennent parfois et frappent les membres de l'équipe médicale qui travaillent dans cet hôpital, les étrangers comme les Libyens. Il y a quelques jours, des habitants de la ville ont envahi l'hôpital pour y habiter. Il n’y avait pas d'électricité et à l’hôpital nous avons un groupe électrogène. Nous manquions déjà de médecins et d'infirmiers. Nous étions obligés de fermer nos portes durant quatre jours, le temps de trouver des gardes armées pour l'hôpital. »
La Libye, depuis le temps de Kadhafi, compte beaucoup sur les étrangers dans le secteur médical. Le nombre de démissions d'étrangers travaillant dans le secteur, même de nationalité arabe, connait actuellement une forte hausse. Par ailleurs, la Libye manque cruellement de médicaments, surtout les vaccins pour enfants.